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  • En écoutant la musique...

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    Promenade à seize ans

     

     

    La terre souriait au ciel bleu. L’herbe verte

    De gouttes de rosée était encor couverte.

    Tout chantait par le monde ainsi que dans mon coeur.

    Caché dans un buisson quelque merle moqueur

    Sifflait. – Me raillait-il ? – Moi, je n’y songeais guère.

    Nos parents querellaient, car ils étaient en guerre

    Du matin jusqu’au soir, je ne sais plus pourquoi.

    Elle cueillait des fleurs, et marchait près de moi.

    Je gravis une pente et m’assis sur la mousse

    À ses pieds. Devant nous une colline rousse

    Fuyait sous le soleil jusques à l’horizon.

    Elle dit : « Voyez donc ce mont, et ce gazon

    « Jauni, cette ravine au voyageur rebelle ! »

    Pour moi je ne vis rien, sinon qu’elle était belle.

    Alors elle chanta. – Combien j’aimais sa voix !

    Il fallut revenir et traverser le bois.

    Un jeune orme tombé barrait toute la route ;

    J’accourus ; je le tins en l’air comme une voûte

    Et, le front couronné du dôme verdoyant,

    La belle enfant passa sous l’arbre en souriant.

    Émus de nous sentir côte à côte et timides,

    Nous regardions nos pieds et les herbes humides.

    Les champs autour de nous étaient silencieux.

    Parfois, sans me parler, elle levait les yeux ;

    Alors il me semblait, (je me trompe peut-être),

    Que dans nos jeunes coeurs nos regards faisaient naître

    Beaucoup d’autres pensées, et qu’ils causaient tout bas

    Bien mieux que nous, disant ce que nous n’osions pas.

     

     

     

                                                    Guy de Maupassant   

     

    Quand je parle du temps passé, les mots me viennent difficilement mais nous avons des "aides magnifiques"... 

    N'est-ce pas ?

    Bonne méditation... à vous qui passez....